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234 EXCHEQUER COURT REPORTS. [VOL. X I 1907 (ON APPEAL FROM QUEBEC ADMIRALTY DISTRICT.) w--r June 24. BETWEEN THE JOINT STOCK STEAMSHIP COMPANY, LIMITED, OWNERS OF TIIE A STEAMSHIP TORDENSKJOLD, , PPELLANTS (PLAINTIFFS) J AND THE STEAMSHIP EUPHEMIA, (DEFENDANT) ....... } RESPONDENT. AND THE STE AMSHI i' TORDEN SK- JOLD, {1) A PPELLANT EFENDAIT) . ...... .. ~ AND THE HORN JOINT STOCK COM- PANY OF SHIPOWNERS, OWNERS RESPONDENTS. OF THE STEAMSHIP EUPHEMIA, (PLAINTIFFS) J Shipping--.CollisionApproaching vesselsChange of cour..eNegligence Nautical Assessor in Appeal CourtOpinion not accepted by Court. Where two steamships were approaching each other at night, green light to green light, so that if each ship had kept its course they would have passed each other safely, and one at a distance of between one-fourth and one-half mile away from the other changed her course, showing first her three lights, and then her red and mast head lights only, and then when the other ship had put her helm hard to port, chang ed her course a g ain, exhibiting her three lights, she was held solely responsible for a resulting collision. 2. In this case the court on appeal availed itself of the services of a nautical assessor, but the court declined to adopt his opinion as to the vessel at fault. APPEALS from a,judgment of the Local Judge of the Quebec Admiralty District.
VOL. XI.1 EXCHEQUER COURT REPORTS. 235 The facts appear in the following reasons of the learned 1906 trial judge, and in the reasons for judgment on appeal. THE JOINT STOCK STEAMSIIIP -April 2nd, 1906. Cu. v. RouTIIIi n, L. J.--Ce sont deux actions qui ont eu la . THE STEAMSHLP même cause une collision entre deux steamers, Tordensk- ElrrHE1iIA. jold, steamer norvégien et l'Euphemia, steamer allemand. Remous for dgm ent of Tous les deux ont été endommagés gravement, le Tor- J T u r ial Judge. denskjold plus gravement que l'Euphemia, et tous les deux s'accusent réciproquement de plusieurs fautes qui auraient causé la collision. La date de l'accident n'est pas douteuse : c'est le 23 octobre 1906. L'heure est. plus incertaine. L'Euphemia. prétend que c'est à minuit et trois quarts le Tordenskjold dit : minuit et demi. Cette différence d'heure n'a aucune importance dans la cause. L'endroit a eu lieu la collision est également dou-teux. Ce qui est certain, c'est qu'elle a eu lieu entre les lumières de St Antoine et celles de Ste Croix. L'endroit précis n'a pas été constaté de façon absolument satisfai-sante. Le Tordenskjold dit à. environ 1200 pieds en bas des bouées -29 et 30. Cela ne me parait pas correct. L'Euphemia dit': un mille et demi plus bas. C'est plus 'Traisemblable. Mais enfin, le lieu n'a pu être exacte-ment constaté: L'Euphemia a tenté d'en faire la preuve en produisant des morceaux de charbon trouvés dans le fleuve. On comprend que cet indice est loin d'être sûr, vu que du charbon peut avoir été jeté par n'importe. quel steamer. Cependant une autre chose plus importante, relative-ment à l'endroit, est ceci : Le Tordenskjold dit: la collision a eu lieu du côté nord de la ligne centrale du chenal et l'Euphemia dit du côté sud. Je crois qu'il ressort de la preuve que c'est plutôt au sud. Les officiers de l'Euphemia le disent d'abord,, et
236 EXCHEQUER COURT REPORTS [VOL. M. 1906 ceux du Tor-lenskjolcl affirment do leur côté, qu'avant la THE collision et avant leur dernier mouvement, qui les portait JO S I NT STOCK rEAusxiF~ plus au sud , comme nous allons le montrer 1 plus lun g , ils c v o . . étaient en ligne avec les lumières de St Antoine en ar- THE rière d'eux. Or, ces lumières indiquent justement la ligne STEAMSHIP EUYHEMIA, centrale du chenal, h l'endroit était alors le Tordensk- Reasons for jold. Mais CO steamer ayant ensuite effectué un mouve~ Jndgwent of Trial Judge. ment qui le fit tourner à gauche il a nécessairement se trouver un peu plus au sud que la ligne centrale. Pas autant, cependant que le préteni l'Euphemia. Evidem-ment, la collision ne peut pas avoir eu lieu àl'endroit indi-qué sur la carte par certains témoins de l'Eaphemia. Mais du'fait qu'elle aurait eu lieu au sud de la ligue cen-trale du chenal, l'Euphemia conclut que le Tordenksjold était en dehors de sa voie normale, puisqu'il montait à Montréal, et qu'il aurait ainsi enfreint l'article 25 des Rè-glements concernant la navigation, article qui lui enjoi-gnait de passer du côté droit, c'est-à-dire dans la moitié nord du chenal. A cela le Tordenskjold répond que cet article 25 n'est pas d'application rigoureuse, et, sur ce point, il a raison. Il soutient, de plus, qu'il n'a toujours vu que la lumière verte de l'Euphemia et que, montrant lui-même sa lumière verte, ils pouvaient très bien se rencontrer verte à verte. Cette doctrine est correcte, s'il est vrai, toutefois, que les officiers du Tordenskjold n'ont toujours vu que la lumière verte de l'Euphemia ; mais cela ne paraît invrai-semblable quand les deux vaisseaux étaient encore à trois ou quatre milles de di-tance. Il n'est pas vraisemblable que les officiers du Tordenskjold n'aient pas alors aperçu la lumière rouge du l'Euphemia ; car, vers ce temps-là, le Tordenskjold suivait une courbe pour dépasser les lu-mières de St-Antoine et pour les mettre en ligne derrière lui, comme il dit l'avoir fait tandis que l'Euphemia diri-geait sa course vers les mêmes lumières et en ligne avec elles
VOL. XI. I EXCHEQUER COURT REPORTS. 237 Or, jusqu'à Ce que le Tordenskjold, qui se dirigeait ainsi 1906 vers le sud, soit arrivé a placer les lumières de St- TEE JOINT STOCK Antoine en ligne derrière lui, il se trouvait un peu au s T.EAD , sflII nord de l'Euphemia il lui présentait son starboard bow . et sa lumière verte, et, nécessairement, il devait voir le STEAMSHIP port bow et la lumière rouge de l'Euphemia. EIIPHEMIA. Etant données la courbe du chenal h cet endroit et la R easons for Ju dgment of course des deux vaisseaux, il ne me semble pas possible Triai Judge. que le . Tordenskjold n'ait pas vu alors la lumière rouge de l'Euphemia. Et s'il l'a vue, il a penser que la ren- contre pourrait très bien se faire rouge à rouge. Mais je reconnais qu'alors les deux vaisseaux étaient encore assez éloignés l'un de l'autre pour n'être 'pas tenus de décider immédiatement comment se ferait la rencontré-Il me semble aussi que le Tordenskjold suivant la course qui devait le mettre en ligne avec les lumières de St- Antoine en arrière de lui, a penser qu'alors les deux vaisseaux se trouveraient nearly end on, preslue en ligne et que, dans ce cas, il devrait se conformer A l'article 18 des Règlements concernant la navigation; diriger sa course h starboard, c'est-h-dire au. nord, puisqu'il montait a Montréal pendant que l'L'uphemia, qui descendait le fleuve, ferait le même mouvement a starboard, c'est-h-dire au sud. Mais ce n'est pas en nous appuyant sur ces articles 18 et 25 que mon assesseur et moi croyons devoir décider cette cause. les contradictions de la preuve sont nombreuses ; car non seulement les témoins de l'un des steamer& contre disent ceux de l'autre .sur un grand' nombre de points, mais plusieurs des témoignages entendus de part et d'autre sont inconsistants, et se contredisent eux-mêmes. Les contradictions sont flagrantes, surtout quand il s'agit de distance et de durée ; c'est d'ailleurs presque toujours le cas dans les causes de cette nature, et cela s'explique : il arrive très fréquemment que telle distance paraît être
238 EXCHEQUER COURT REPORTS.. [VOL XI 1906 un .mille à un témoin, et de trois milles à l'autre, que telle THE course a duré quelques minutes pour l'un et quelques JOINT STOCK STEAMsHIP secondes seulement pour l'autre--- mais en dépit des Co. V. invraisemblances et des contradictions, il y a certains faits TILE qui nous paraissent indubitables et qui nous permettent STEAMIHIP EIIPHN]ITA. de décider quelles ont été les fautes commises, qui ont Reasons for causé la collision. Judgment of Trial Judge. Ainsi, quand les deux vaisseaux étaient assez rappro- chés pour bien voir les lumières, et bien juger de leur course respective, il n'est pas douteux qu'ils s'avançaient l'un vers l'autre, en se montrant mutuellement leurs lu-mières vertes ; et si chacun d'eux avait tenu sa course, ils se seraient rencontrés, sans danger, verte à verte. Re-marquez bien, je dis qu'ils s'avançaient verte à verte, quand ils se sont rapprochés ; car auparavant, quand ils étaient à trois ou quatre milles de distance, le Tordensk-jold devait nécessairement voir la lumière rouge de l'Eu-phemia, mais quand ils se sont rapprochés, ils étaient à peu près sur la même ligne et se montraient réciproque-ment leur lumière verte. Alors à un moment donné, le pilote du Tordenskjold a commandé port the helm et il a montré sa lumière rouge à l'Euphemia. Les autres officiers du Tordensjold ont essayé de soute-nir que cet ordre, port the helm, n'avait pas duré assez longtemps pour montrer leur lumière rouge à l'Euphemia ; mais les meilleurs juges sur cette importante question sont d'abord Brunet, le pilote, qui répète dix fois plutôt qu'une qu'il voulait montrer sa rouge et qu'il l'a montrée, et ensuite, les officiers de l'Euphemia, qui l'ont vue. Il n'y a pas de doute que le Tordensjold a gardé ce mouvement de port the helm assez longtemps pour mon-trer sa lumière rouge. Mais pourquoi cet ordre, port the helm, a-t-il été donné ? Brunet l'a dit dans sa déposition devant le capitaine Spain. Il voulait voir la lumière rouge de l'Euphemia,
VOL XL] EXCHEQUER COURT REPORTS.. 239 qui persistait, dit-il à montrer sa verte. Brunet voulait 1906 voir la rouge de l'Euphemia, et rencontrer rouge à rouge. Tilt JOINT STOCK Voici ce qu'il dit, à la page 5 de sa déposition. STEAMSIIIF " R. J'ai montré ma lumière rouge pour lui faire mon- trer la sienne et ensuite, je suis revenu en droite ligne, la S T nns trIP même course que j'étais. ERFHEMIA. Q. Vous avez compris la question ? Je vous la pose en- Reasons for Judgment 'f core. C'est ceci : Voyant toujours la lumière verte de TriaiJudge. l'Euphemia, vous avez continué dans votre course jusqu'à ce que vous ayez cru nécessaire de montrer votre lumière rouge pour lui faire montrer la sienne ?—R. Oui, pour lui faire montrer sa lumière rouge. Q. C'est pour cette raison-là ?--R. Oui, monsieur. Q. Pourquoi avez-vous fait cela ?---R. C'était pour qu'il vint à prendre une bonne, course; il aurait montrer sa rumière rouge s'il avait en bonne course. Q. Vous vouliez passer rouge à rouge ?—R. Je voulais passer rouge à rouge, c'est pour cela." Et à la page 7: " Q. Quel effet est-ce que ça eu sur votre vaisseau, l'ordre de mettre votre roue à port ?—R. Ça eu l'effet de montrer ma lumière rouge à l'autre. Q. Ça avoir le même effet sur la lumière de l'autre vaisseau ?-R. Ça n'a rien. fait ; il a toujours resté avec ' sa lumière verte. Q. Après que vous avez mis votre roue à port, sur quel côté de votre vaisseau se trouvait la lumière verte de l'Euphemia?—R. Elle se trouvait du côté de la lumière rouge.. Q. Sur la lumière rouge ?---R. Oui, monsieur." Brunet voulait donc, alors, rencontrer rouge d rouge, c'est-à-dire qu'il voulait, dans ce moment-là, appliquer la règle 25. Nous croyons que ça été , une faute très grave. Il était déjà tard pour changer sa course. Cette faute est celle que prévoit Todd à la page 280 de son ouvrage . P; actical Seamanship. John Todd est un
240 EXCHEQUER COURT REPORTS. 1906 marin qui a navigué pendant vingt ans sur la Tamise, la THE Seine, l'Elbe et la Gironde, rivières la navigation est JOINT STOCK STEAMSHIP pleine de dangers et infiniment plus difficile que sur le Co vo. St-Laurent. C'est donc un homme de grande expérience, et son opinion fait autorité. STS n s alt: EL*rF{I:nc IA Voici ce qu'il dit (p. 280) : tieasons for " When two steamers are Judgment of Triai Judge. so that if each held on her course of each other green helm and cross the opposite red to the other's worthy of any one "As regards starboarding the nothing need be madness to do so." Todd, ce n'est pas une citation : green light is the same fault. Il serait diff icile de condamner en termes plus sévères la fausse manoeuvre du pilote Brunet du Cependant, si Brunet, après avoir montré sa lumière rouge, avait persisté dans cette manoeuvre, qui était, comme il l'admet, un signal à aussi, sa rouge au raient pu se rencontrer encore rouge à rouge ; car le pilote de l'Euphemia avait compris le signal, qui était une espèce d'ordre auquel il devait obéir, et il avait commandé immé-diatement hard a port. faute la première, et sans attendre que eût montré sa lumière rouge, et cela ne peut pas dans quelques secondes, il fallait donner le temps néces-saire pour que le navire tournât de façon à montrer sa rouge, sans attendre que rouge. Brunet donna lui-même un second ordre, contra-dictoire du premier : nouveau sa propre lumière verte. [VOL. XI, passing on opposite courses, they would 'pass cleat' to green, for ono of them to port his vessel's bow thus showing his green, is a most lubberly trick, uncalling himself a seaman to do.... helm for a red light, said as it would be nothing short of Cette ligne est de moi et non de Porting the helm to a Tordenskjold. l'Euphemia de montrer, lui Tordenskjold, les deux steamers au-Mais Brunet ajouta une seconde l'Euphemia lui so faire l'Euphemia eut montré sa lumière starboard the helm, pour montrer ale
VOL. XI:[ .EXCHEQUER COURT REPORTS. Pendant ce temps-IA l'Euphérriia-tournait,le'Tordensk- ,jold n'avait pas encore vu sa lumière-rouge, mais l'Euphe- nna tournait vers le sudo 1> ur la lui montrer sur 1 ordre de'rOI hard a port.. Et il montra au Tordenskjold, au moment relui-ci lui Tnon..rait de- nouveau sa verte. L'Euphermia donna alors un coup de sifflet et ordonna full speed astern. C'était le seul mouvement qui lui res- tait h faire: :Quant.-au Tordenskjold, il ne fit que présen TriaiJud .ter, pour ainsi dire, son flanè droit pour- réce voir le choc. Et comme il n'a été frappé que sur l'avant, il-est probable que 1f Eriphemiaaurait encore pu .passer sans le toucher, si le Turdenslcjold s'était settlement mis' full dès qu'il entendit le coup de sifflet de sa lumière rouge. Mon assesseur s'accordé entièrement avec moi dans l'appréciation :que je viens de faire de la. preuve .et dès f aits; et son opinion est consignée par écrit dans les réponses qu'il. a faites aux cinq questions que je lui 'ai 'posées; en'sa capaciti nautiqué. •' Voici les "questions et les réponses qui y ont ' été données. 1. ',When the two steamers 'were approaching 'each other; sho'wiiig green to green, was it right for the' ;denshjoid;! instead of keeping her course, in order to show her red light to the Euphemia?. -A.. Tt was'the .Most grievous fault comrnitted'in this case,•tand .thefirst cause of the collision. 2. After' thus showing' her red:light to-'-the do you believe 'that the , Tordens/efold tinned .that .new course. so as to 'pass red to red'?—A. 'Most certainly..:: 8: As soon "as the Euphemia saw: the Tordenskjold bearing. a little en her bound to hard port her helm in order to pass red --A. The Euphemia had every reason. the 1 T 6 or . d . enskjold, by showing 'her red light, signalized 2'll . 1666 THE .TOOK S ~ T T ~a msllip co. THE STEAMSHIP ER.Pxe6IIA. J R u e d a g s m o e u n s t f o o r f g eo speed astern, l'Eaphen-da, et vit Tor- to port her helm Euphemia, should 'haire: con-red light Of the port bow, was she red•? to believe that
242 EXCHEQUER i her intention to pass red to red, THE to hard port her helm. JOINT STOCK STEAMSHIP 4. After porting her helm ÿo. to the Euphemia, THE jold in starboarding STEAMSHIP EUPHEMIA. was a fault to starboard again, after showing her red Reason3 fur 5. When the Tordenskjold Judgment of Trial Judge. Euphemia and heard her short still time for the Tordenskjold A. I think so. in the bow, not very much abaft to me probable that if the Tordenskjold conds before the collision. Dans notre opinion donc, les fautes les plus graves du Tordenskjold, ou plutôt de son pilote,—car c'est le pilote qui est responsable de tout dans cette affaire, ont été de changer de course après avoir dépassé l'endroit qu'ils nomment "chez King ", de montrer sa lumière rouge h. la lumière verte de montrer ensuite, de nouveau, sa lumière verte. Le conseil du Tordenskjold, justifier ce mouvement, d'une manière très ingénieuse, mais qui n'est pas soutenue par la preuve. Il a prétendu que si le Tordenskjold avait . ment pour se mettre en ligne avec les lumières de St-Antoine derrière lui. Jusque il n'avait pas h changer de course, mais quand les lumières de St.-Antoine se sont trouvées en arrière et en droite ligne, il fallait redresser un peu pour prendre la course de l'ouest ; alors, dit-il, il est naturel que le vaisseau ait tourné un peu plus qu'il ne fallait et ait montré sa lumière rouge C'est une explication ingénieuse, et possible, sans le témoignage de Brunet, qui dit que ce n'est pas cela du tout. Et il sait, mieux que personne, ce qu'il avait l'intention de faire et ce qu'il a fait. COURT REPORTS. [VOL. XI. and then she was bound and showing her red light do you find fault with the Tordensk- again her helm ?—A. Certainly, it light. saw the red light of the blast, do you think it was to order full speed astern ? The Tordenskjold having been struck of the stem, it appears the Eupheumia could have slipt clear, had been full speed astern a few sel'Euphemia, puis de la cacher et de M. Meredith, a essayé de dévié un peu, c'était unique- l'Euphemia. . ce serait peut-être
VOL. XI.] EXCHEQUER COURT REPORTS. 243 Brunet nous dit :—Je voulais montrer ma .lumiére 1906 rouge a l'Euphemia, parce que je voulais rencontrer rouge THE JOINT it rouge . STEA $III K En face de cette déclaration, l'explication de M. Mere-. Co. dith devient inacceptable. THE STEAMSHIP J'ai référé a tous les précédents qui m'ont été cités. EUPHEMIA. Quelques-uns sont plutôt favorables â l'.Euphemia ; d'autres Roasons for Judgment of n'ont pas. d'application ici, parce qu'ils sont basés sur des . TrialJud.ge. faits différents. Enfin, je dois dire que les deux pilotes qui ont été en-tendus dans cette cause-ci manquent, de connaissances, et ils en manquent dans une. large mesure. Ils ne connais-sent pas le compas, ni les règles de la navigation, 'ni beau- _ coup la carte du fleuve. Cependant 51 est juste d'ajouter que Dufresne, le pilote de l'Euphemia, paraît avoir ob-servé les règles et gouverné son. vaisseau comme il devait le faire dans la circonstance. La conclusion est double, naturellement, puisqu'il y a deux acti )ns. L'action du Tordenskjold contre l'Euphemia doit être renvoyée et les demandeurs condamnés aux dépens. L'action de l'Euphemia contre le Tordenskjold doit être maintenue, et les défendeurs condamnés a payer, aux demandeurs la somme, qui sera fixée en la manière or-donnée par le jugement. April 5th and 19th, 1907. The appeals were argued at Montreal and Quebec. C. A. Pentland, KC., and F. E. Meredith,. K C., for the appellants, contended that in view of. the different stories told by the crews of the two ships, there is a strong presumption against the respondents. The protest, preliminary acts, pleadings and evidence of the respondents are wholly irreconcilable. The Alhambra (1) ; the Princess Royal (2) ; the Ailsa (8) ; the Mary Stewart (4). (t) 25 Fed. Rep. 846. (3) 2 Stuart 38. (2) Cook 250. (4) 2 Win. Robb. 244.
244 EXCHEQUER COURT REPORTS. 1 VOL. YI. 1907 The respondents knew, or must be presumed to have THE known the course the Tordenskjold had to follow. Article `TSTnM°K 29 of the Steering and Sailing Rules m the Regulations Co. v. for Preventing Collisions (1) ; the Pekin 2) ; the Velocity THE (3) ; Kay on Shipmasters and Seamen (4) ; City of Macon STEAMSHIP EUPHEMIA. (5) ; the Soulanges and the Neptune (6). Argument The Tordenskjold was running with the flood-tide and of (uuneel the 1 I phtmia was running against it, so that the .Euphemia was obliged to keep out of the way of the ship running with the tide and to exercise any other necessary precautions. Arts. 27 and 29 of the Steering and Sailing Rules ; the Talabot (7) ; the Galatea (8). . While the Eaphemia was proceeding down the river, and the Tordenskjold was on the stretch of her course before the last bend (opposite " Chez King ") ; that is, was coming up from opposite the St. Antoine Range Lights to opposite " Chez King," and so showed her green light to the Euphemia, under such circumstances the Euphentia had to keep her course, and should not have changed it as she did some time before she whistled, whether endeavoring to pass "red to red," or for any other reason. Art. 21 of the Steering and SailingRules ; the N. Churchill and theNormanton (9) ; theLeverington (10) ; the Tasmania (t 1) ; Spencer on Marine Collisions (12). The Tordenskjolu's navigation was correct in view of her charted course, and the Eaphemia's position to the north of mid-channel. The Talabot. (13). The Tordenskjold was not obliged to give any signal, as she followed her charted course up the river. Art. 28 of the Steering and Sailing Rules ; the Mourne (14); the Bermuda (15). (1) R. S. C. c. 79, sec. 2, as (8) 92 U. S. 439. amended by O. C. of 9th February, . (9) Cook, 65. 1897. (10) 55 L T. N. S. 386. (2) [1897] A. C. 532. (11) 15 App. Cas. 223. (3) L. R. 3 P. C. 44. (12) P. 167. (4)•2nded. p. 534. (13) 63 L. T., N. S. 81.2. (5) 92 Fed. Rep. 207. (14) [1901] P. 68. (6) Stockton Ad. Dig. (15) 11 Fed. Rep. 913. (7) 63 L. T. N. S. 812 ; s. c. in 15 Pritch. D. 194.
VOL. XI.] EXCHEQUER COURT REPORTS. 245. Thé serious faults.committed by the Euphemia in put- 1907 ting her helm, hard aport without . whistling ;• in keeping: TICE ou at full: speed. until the collision was. inevitable•; J b I T STOOK ln" ST~ aMsaur having .come down on the wrong side of the mid=channel: C v. and not.keeping out of the other way .of.the .ship that was THE STEAMSHIP following the winding chancel and running with the - HEIN! TA. flood-tide ;- and in not whistlingwhen putting her engines Argu,. itt UY C6unarl. full .speed astern.; all these facts would give the Tordenslc-jold the benefit- of. the rule that if 'there had been any-doubts as :te the Tordenskjold's-navigation those doubts would havé to be. resolved in the Tordenskjold's favour, The ,Victory (1) ; the Umbria (2).; the 'Cily. of Neu York (3) ; the Ludwig Holberg '(4).; the Stanmâre (4;: 11foore's-Rules of the Road (6) ;' Say.on.Shipmasters and Seamen. (7) ; Marsdlen's Collisions at Sea (8) ; the 'Arabian (9) ; Birgitte v. Forward (10) ; the Underwriter and Lake St. Claire (l l ). Even if one vessel is guilty- of misconduct, that does not relieve the o"her from responsibility. The City Of Antiverp (12) ; Spencer on Marine Collisions (13) ; Mars-den's Collisions at Sea (14) ;- tlie' .-Baltimore (15) ; the Memnon (1.6); Spencer ôn Marine Collisions (17)•; Moore's Rules of the Road (18) :; Allen v.-Refôrd-(l9).' The Euphemia should have "whistled at once when intending to put her helm hard aport instead of waiting Until the collision was inevitable. The Uskmoor (20). (1) 168 U: S. 410. (11) 3 Asp. M. C. :341, (2) 166 U. S. 40449.' (12) L. R. 2P. C. (3)`147 U. 5..72-85. (13). Sec. 80. (4) 157 U. S. 60. (14) 5th ed. 430., (5) 10 P. 1): 134. - ' - (15) 34 4'ed. Rep. 660, - .(6) Pp. 51, 52. . (16) 6 Asp. M._ C. 488. (7) Vol. 2, p. 958. (17'1 P..197. _ - (8) 5th ed. pp. 424-430. '0'8) P. 49. 49) 2 Stuart, 72. (19) 15 Q. 1,. Ii: (10) 9 Ex. C. R. 339. (20) [1902] P. 250.
246 EXCHEQUER COURT REPORTS. [VOL. xr. 1907 A. H. Coolc, K.C., and L. C. Pelletier, KC., for the re- THE spondents, contended first, that the Euphemia kept her .JOLT STOCK STEA RISFIIY proper course until the moment of the collision ; the Co. v. Tordenskjold was a crossing ship and should have kept THE out of the way ; secondly, the Euphemia was guilty of STLADItiH1P EuPltEMIA. no breach of the rules which contributed in any way to Argument the accident. The finding upon the facts by the learned of Counsel. judge was in the Eupheria's favour, and the respondents rest on that judgment. No appeal court would for a moment reverse the finding of the trial judge in a case of this sort, where the evidence is contradictory, and the judge at first instance had an opportunity of estimating the credibility of the witnesses. The finding of the learned judge is supported by the weight of evidence, and ought not to be disturbed. THE JUDGE OF THE EXCHEQUER COURT now (June 24th, 1907) delivered judgment. There are two appeals in these matters. The Joint Stock Steamship Company Limited, the owners of the steamship Tordenskjold assert an appeal from a judgment of the Judge in Admiralty of the Admiralty District of Quebec, made on the 2nd day of April, 1906, whereby be pronounced the plaintiffs to have been in fault as to the collision between the two vessels the Tordenskjold and the Euphemia in the River St. Lawrence between the St. Antoine and St. Croix Range Lights, on the twenty-third day of October, one thousand nine hundred and five, and dismissed the action and condemned the plaintiffs in costs. There is also an appeal on behalf of the steamship Tordenskjold from a judgment rendered at the same time by the learned Judge whereby in an action in which The Horn Joint Stock Company, the owners of the steamship Euphemia were Plaintiffs and the steamship Tordenskjold was Defendant, arising out of the collision mentioned, he
VOL. XI.] EXCHEQUER COURT REPORTS. 247 pronounced in favour of the plaintiff's claim and con-1907 demned the defendant in an amount to be found due to THE the p l aintiffs for dama $ g es and costs, and ordered that an QTS NT TSOCK STMEAS HIP account should be taken in the usual m'ba nner. C v. . The learned Judge was assisted by Captain Charles TIII; STEAMSHIP Koenig, master of the steamship Druid, as Assessor. On EtirIIEMIA. the appeal I had the assistance, as Assessor, of Captain ReosonO for Judgment. William Tooker, R.N., an officer of great knowledge, -skill and. experience. The facts on which the decision of the two cases must turn lie within a narrow compass. It is common ground with the parties that a few minutes, probably not more than two minutes, before the collision, and when the two steamships were not moie than half a mile apart; they were approaching each other green light to green light; and that if each ship had kept its course they would have passed each other safely. The account of what then happened,- given by the pilot, officers and men of the Tordenskjold is briefly this: That the Tordenskjold kept her course, and that when the two ships were within about a ship's length of each other the E'uphemia blew one blast of her whistle, suddenly shut out her:green light, and opened her red light ; that the Tordenskjold's engines were then stopped and that there was not time to do anything more to prevent the collision, which was imminent, or to decrease the effect of the blow that was then impending and which the Tordenskjold, almost immediately received on her starboard side. The pilot, officers and men of the Euphemia agree that when the two ships were about half a .mile apart they were approaching each other green light to green light; but they deny that the Euph.emia was the first to change her course and thereby to bring the two ships from positions of safety into conditions of danger. On the contrary they' allege that the Tordenskjold was the first to change her' course. Their account as given in the
248 EXCHEQUER COURT REPORTS. [VOL. XT. 1907 preliminary act, and supported by their evidence is THE this :—That when the Tordenskjold was at a distance Jo] NT STOCK STEAMSHIP of between one fourth and one half of a mile away she co suddenly changed her course and showed first her three THE lights and then her red and masthead lights only. The STEAMSHIP ELPHEMIA Euphemia's helm was then put hard to port. When the Reasons for Tordenskjold's red light was slightly on the Euph.emia's J udgment. ----- port bow the Tordei skjofd again. changed her course and exhibited her three lights. The Euphemia thenblew one blast of lier whistle and her engines were put full speed astern. Now, on this question of fact, as to which the parties are at issue, the learned Judge of the Quebec Admiralty District has in substance found in favour of the Euphemia and against the Tordensl jold, and I think his finding ought not to be disturbed. I am not myself able to support that finding as he does by the evidence of the Tordenskjold's pilot as to the first porting of her helm, which he admits having directed; for that happened at a time anterior to that with which we are ere concerned. But I do not doubt that the Tordenskjold overran the line of the St. Antoine range lights and that at the time we are speaking of she was seeking to return to that line or to get to the north of it, a thing that she could not do without using her port helm.. The learned judge and Captain Koenig and Captain Tooker are all agreed :hat it was wrong of the T. ordenskjôld to port her helm to the green light of the Euphemia when the two vessels were close together ; and there can, I think, be no question about that. But it is also to be observed that this change of course on the Tordenskjold was, aee.)rdiug to the Euphemia's account, continued until the Tordenskjold's red light was a little on the Euphemia's port bow, and as the latter was then under the influence of a hard to .port helm it is probable that the two ships would have passed each other without a collision if the Tordenskjold had
VOL. XI.] EXCHEQUER COURT REPORTS. persisted in the course she had taken.". But she . again changed. her course,; this time to port, and that, I think, was the real cause of .the collision. After that had taken place, I do n ot, well see how anything could..have been done by either steamship. to avoid a collision. . 1 regard that as the gravest fault committed by th.e Then with regard to the Euphemia of the Quebec Admiralty District , with the concurrence of his assessor, found that she was not in fault. With that finding Captain Tooker does not fully The following question , was submitted to Captain Koenig :-- " 3.. As soon, as the Euphemia saw-,the red light of the Tordenskjold bearing a little on her port bow, was she bound to port her helm in. order to pass red to red ?'.' This was his answer to that question : The had every reason . to believe that the chewing her red light signalized her intention to pass red to red and then she was bound to hard port her helm. Captain Tooker answers the same question in the negative, for the reason that the ships were then too close to give a reasonable chance of clearing 'at their approach.' In his opinion the Euphemia "in nbt going full speed astern and giving the usual " signal of three blasts ` when she saw the "fold's three lights at position T4 in chart numbered 1, " for in view of the fact that the ships were closing at " the rate of about 2,000 feet per. minute she had no. f' reasonable chance of clearing, by the use of the port "helm alone." I think there is" a clerical error in the answer from which the above .is taken, and that the reference intended was to chart numbered 2. Now 'with regard to the question referred to, that the learned judge submitted to his assessor and which 'was, answered by him and by the assessor whose assistance-I 17 249. 1907 THE J°IvT ST°c. STLA ~r5HI, C v O . . THE STEAMSHIP Tordenskjold. EUPHEMIA. the learned judge Reasons fo r jud-- agrée. Euphemia Tordenskjold by was in fault Tordensk-
250 EXCHEQUER COURT REPORTS, [VOL. XI. 1907 had, there is this to be said, that it suggests that the THE Euphemia first ported her helm when she saw the Tor- JOI\T STOCK STEAMSHIP denskjo',d's red light bearing a little on her port bow, ,°' while the fact is that the Euphemia at the time her helm was ported had the sT AHE Tordenskjold's three lights on her EUPHEMIA. starboard bow, and it is to that condition of affairs that Reasons for Captain Tooker's answer and opinion has reference. At Judgment. least so I understand it. The Euphemia was under the influence of her port helm when the Tordenskjold's red light was seen a little on her port bow, and so continued until the collision occurred. Captain Tooker's opinion is entitled to the greatest respect and consideration, but the fact that the two ships actually came into the position indicated iu the question referred to, which appears to have been one of comparative safety if thereafter both ships had persisted in the respective courses they were then on, makes it difficult for me to accept and make my own his view that when the Euphemia's helm was put hard to port there was no reasonable chance of the two ships clearing by the use of the port helm alone. I do not doubt that the course which he suggests would have been the safer course. And I quite agree that the Euphemia was not bound to port her helm and try to pass red to red, when it would have been safer to have gone full speed astern, giving the usual signal to indicate what she was doing. But that is not the exact question that has to be answered. The question is not whether the Euphemia might have done something else that would have been better.; but whether she was justified in doing what she did in the emergency that the Tor-denskjold had brought about by changing her course to starboard when the two ships were approaching each other starboard side to starboard side. In my view the Euphemia was justified in porting her helm when she did ; and I agree with the learned judge who heard the
VOL. XI.] EXCHEQUER COURT REPORTS. case that there is no fault to be attributed to her in respect of the collision between the two steamships. The two appeals will be dismissed with costs to H respondents. Judgment accordingly. Solicitors for appellants : Pentland, Stewart & Brodie. Solicitor for respondents : A. H. Cook. o 251 1907 rH~ J OIN TSTOCK STEANSItIP C - V. SHE 9 y STEAMSHIP EIIPIIEMIA. Reasons for Judgment.
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